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racisme anti italien
Publié le 21 mars 2025, dernière mise-à-jour le 21 mars 2025, > 0 visites, >> visites totales.
- macaronis-ritals-pipis-les-immigres-italiens-dans-la-france-de-la-fin-du-xixeme-siecle sur france culture
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du début du XXe siècle. Les immigrés italiens subissent alors une xénophobie assumée, affublés de noms en tout genre : "macaronis", "ritals", "pipis"...
le film d’animation Interdit aux chiens et aux Italiens
- extraits :
- À Lyon, au cours des années 1575, l’anti-italianisme connaît son apogée
- troubles contre les Génois dans les savonneries marseillaises en1833
- [en 1834] une rixe oppose les habitants de Saint-Vallier (Alpes-Maritimes) à plusieurs dizaines de terrassiers piémontais
- En avril et juillet 1845, les habitants de Coudoux (Bouches-du-Rhône) affrontent les terrassiers piémontais ; en 1847, des violences ont lieu à Livernant (Gironde), dans les mines du Gard (vallée de
la Cèze). - en 1862, à Carcès (Var) une rixe entre habitants et ouvriers piémontais dégénère en chasse à l’homme ;
- Lorsqu’il s’agit d’Italiens, les ouvriers parlent de « chasse à l’ours » : « allons chasser ces ours », s’exclament les terrassiers français de Bidart en 1863.
- en 1868, Montceau-les-Mines est à son tour le théâtre d’une chasse à l’Italien ;
- [en 1869 ]une autre « chasse » a lieu à Crest, dans la Drôme.
- pour la période 1870-1914, plus de la moitié des affaires d’hostilité aux étrangers (53% environ) concernaient des Italiens2. Sur plus de 220 affaires, 131 comprenaient des formes de violence (« mouvement collectif », « rixe »…), dont les 2/3 contre les Italiens.
- les massacres d’Aigues- Mortes 4 ou encore les émeutes qui, dans la région lyonnaise et grenobloise notamment, succèdent à l’assassinat du président Sadi Carnot par l’anarchiste italien Caserio (juin 1894).
Les ouvriers français peuvent protester contre le nombre jugé excessif de travailleurs étrangers, contre la concurrence « déloyale » qui leur est faite, contre « l’invasion » qui les submergerait,
En ce moment se passa une scène d’épouvantable sauvagerie. Dans la
mêlée, Besson glissa et tomba la face contre terre. L’Italien porteur du couteau
le lui plongea alors dans le dos et frappa le malheureux jeune homme en plein
dans la colonne vertébrale qui fut littéralement tranchée et dont jaillit la moelle
épinière. Ce n’était point encore assez pour ces sauvages ; un d’entre eux, le
nommé Chapini, saisit une cruche placée près du lavoir et, à grands coups de
cette arme d’un nouveau genre, enfonça le couteau dans la plaie béante ». , Le Temps 23/6/1881
« Les Italiens surtout, vivant de rien, supportant l’avilissement le plus
extrême des salaires, ont le don d’exaspérer nos travailleurs. Notez, en outre,
que dans les querelles qui ne manquent pas de s’élever entre les uns et les
autres sur ces questions de salaires, les Italiens sont prompts à jouer du
couteau. De là les meurtres fréquents, des scènes sanglantes dont le récit
défraie “les faits divers” de nos journaux ». Le national, 13/2/1888
Il est grand temps que l’on sache que la France appartient à
la France et que, si c’est un devoir de bien accueillir les étrangers, il en est plus
grand encore : c’est de ne pas les laisser se substituer à nous en prenant notre
place. La bonne hospitalité est l’expression élevée du cœur ; l’envahissement
inconsidéré chez soi est une lâcheté .général boulanger dans l’intransigeant 5/2/1888
Depuis les événements d’Aigues-Mortes, ces Italiens cherchaient
constamment querelle aux ouvriers français. Dans l’après-midi d’hier, la
discussion s’envenima, et, fidèles à leur habitude, les Italiens, furieux, se mirent
à tirer leurs couteaux et à en jouer. […] » Henri rochefort dans l’intraansigeant, 24/8
Nous avons signalé la masse grandissante d’étrangers établis à Paris,
dans les départements frontières du Midi, du Nord et en Algérie. Ainsi se
forment sur notre territoire des agglomérations de gens sans patrie, sans
nationalité et sans devoir civique. Au point de vue de la politique intérieure,
aussi bien que dans le cas d’une guerre étrangère, c’est un danger permanent
et considérable. , le temps, 2/2/1887
Parmi toutes ces figures étrangères, une des plus curieuses assurément et
des plus faciles à étudier est celle des Piémontais. A Marseille il est bien rare
que ce mot de Piémontais ne soit accompagné d’un sentiment de dégoût,
quelque fois même d’horreur. C’est que les Piémontais se sont souvent trouvés
mêlés à de sanglantes affaires où le couteau a joué habilement, où la justice a
dû intervenir. L’Écho de Marseille, le 26/10/1867
Le Piémontais est facile à reconnaître :
« sa mise est négligée : ceinture rouge, pantalon à diverses couleurs,
nécessitées par l’ancienneté du susdit pantalon. La plupart exercent la
profession de maçons ou de tailleurs de pierre , L’Écho de Marseille, le 26/10/1867
la propreté n’est guère de leur ressort
« une odeur nauséabonde, une puanteur infecte qui vous saisit à la gorge ».
Leurs enfants sont reconnaissables aux guenilles qu’ils portent, beaucoup
vendent des boîtes d’allumettes mais nombreux aussi sont ceux qui
« parcourent la ville, une harpe ébréchée ou un violon crasseux à la main,
« écorchant les oreilles des passants avec des sons très peu harmonieux, et
glapissant après eux pour obtenir un sou que l’on donne afin de se débarrasser
d’eux le plus tôt possible » , L’Écho de Marseille, le 26/10/1867
portrait psychologique du Piémontais :
« Il est le plus souvent – car il y a des exceptions – sournois, sombre,
taciturne, rancunier ; et, chose étrange, il acquiert en vieillissant une sorte de
bonhommie qui contraste avec son caractère brutal d’homme fait » L’Écho de Marseille, le 26/10/1867
Les étrangers figurent pour un dixième environ sur le nombre de nos
condamnés pour crimes et délits de droit commun ; il y a 20 condamnations
pour 1000 individus d’origine étrangère alors que la proportion n’est que de
5% pour la population d’origine française. Le National du 7 décembre 1889, Robert Charli
sous la
forme de Société de bienfaisance et de secours, tous les Italiens sont
absolument enrégimentés. Les 80 000 Italiens résidant actuellement à Marseille
reçoivent le mot d’ordre, de façon régulière, d’agents italiens, non seulement
agents consulaires et locaux, mais encore d’envoyés officiels. Le National 31 août 1893,
Le criminologue
Lacassagne écrit que [l’Italie] est « la terre classique des crimes de sang […] et du
meurtre
Les Italiens se passent entre eux leurs papiers, ont tendance à se faire
eux-mêmes justice quand l’un des leurs commet un larcin, ils se battent tous les
dimanches à coups de couteau. En 1910, le commandant Reynaud
À la fin du XIXe siècle, les Italiens (désignés diversement : « christos », « ours »,
« macaroni », « babis », ou encore « kroumirs »19), comme tous les étrangers, sont
perçus comme des criminels, réels ou en puissance : leurs mœurs sont bien sûr
légères (les Italiens passent pour de fervents partisans du ménage à trois), Aux yeux
des ouvriers français, ils pêchent également par une sobriété excessive
wikirouge


italophobie
« Macaronis », « Ritals » : quand les migrants italiens étaient eux aussi victimes de racisme
https://theconversation.com/macaronis-ritals-quand-les-migrants-italiens-etaient-eux-aussi-victimes-de-racisme-196990
En France, la communauté italienne représente la majeure partie des immigrants entre le début du XXe siècle et les années 1960. Environ 26 ou 27 millions d’Italiens ont quitté leur pays entre les années 1870 et 1970 pour se répartir sur tous les continents.
L’un des plus courants était « macaroni »
La figure de l’Italien « armé d’un couteau » est régulièrement diffusée dans la presse, alimentant l’opinion publique française qui voit dans ces immigrés une menace pour l’ordre social. Ils sont dépeints comme des joueurs, des buveurs, des clients assidus de prostituées, des exubérants, des bavards et des bruyants.
La piété des Italiens, caractérisée par l’affichage fréquent de croix et de processions publiques, est stigmatisée. De fait, ce comportement indigne les laïcs, l’expression « Christos » étant prononcée comme une insulte à Marseille. Il n’impressionne pas non plus les catholiques français, pour qui la foi italienne reste superficielle et fondée sur des superstitions primitives.
Surnom d’abord péjoratif, le nom de « Ritals » est repris comme une sorte d’emblème mémoriel